5 conseils pour réussir le plan de son roman

Bonjour amis apprentis écrivains et amoureux des Lettres, dans cet article nous allons parler d’un sujet qui divise souvent dans la méthodologie d’écriture romanesque : le plan.

En écriture, il y a habituellement deux catégories ; ceux qu’on appelle les plotter ou planner, et ceux qu’on appelle les pantser.

Les premiers sont des planificateurs. Ceux qui ont besoin d’avoir un plan, un schéma, de détailler leur projet avant de se mettre au travail d’écriture proprement dit.

L’autre catégorie, vous l’aurez deviné, est celle de ceux qui se laissent guider, qui à la limite se sentent bloquer dans leur procéssus créatif s’ils doivent prévoir les étapes de leur travail.

J’appartiens complètement à la première catégorie, et j’avouerai même avoir une réelle admiration pour tout écrivain capable d’écrire entièrement un roman sans plan préalable (ce dont je me crois incapable). Pour beaucoup, le plan revient à tuer toute la spontanéité dans l’écriture, mais en réalité (du moins pour moi) il n’en est rien.

Maintenant, je ne pense pas que tous les romans nécessitent automatiquement des plans. Certains peuvent s’écrire d’un jet, surtout lorsque l’histoire tourne autour d’une seule intrigue ou de quelques personnages. Les risques d’incohérence sont moindres, et on peut se laisser aller à découvrir son histoire au fur et à mesure de son inspiration.

Mais pour les romans avec plusieurs intrigues et des histoires imbriquées les unes dans les autres (ce que j’écris habituellement), il vaut mieux faire un plan pour éviter de se perdre. Je vois mal J.R.R. Martin écrire Le Trône de Fer d’un seul jet (quoique, qu’est-ce que j’en sais ?), mais je vois bien Mariama Bâ écrire Une si longue lettre de cette façon, et Stephen King a d’ailleurs avoué écrire de cette façon.

La planification pour moi est l’ossature de votre roman. Et, comme vous le savez, un corps humain est bien plus que l’agencement de ses os. Mais c’est sur ceux-ci que les autres organes se fixeront, que le corps prendra toute sa… matière.

Souvent, ce n’est qu’une fois qu’on s’est mis au travail d’écriture qu’on réalise une chose : il faut plus de discipline que d’inspiration pour écrire et terminer un roman. Je l’ai déjà dit (ou plutôt écris), et je le répèterai encore et encore. C’est un projet qui demande un travail mental, mais aussi physique, et des conditions psychologiques particulières. C’est pour cela que l’élaboration d’un plan peut être très utile.

   D’abord, qu’est-ce qu’un plan ? Le plan sert de structure à un roman. C’est une sorte de carte au trésor dont le trésor, l’achèvement, serait la fin de votre roman. Il y en a de plusieurs sortes, des plus détaillés aux moins, l’essentiel étant d’avoir une idée de l’évolution de son histoire.

   Quelques avantages du plan.

   * Ça aide à savoir où on va.

Comme je l’ai dit plus haut, c’est une carte au trésor. Ce qui implique que grâce à lui, vous saurez où vous allez, et où vous en êtes. Vous venez de terminer un chapitre et lorsque vous jetez un coup d’œil à votre plan, vous réalisez que vous être presque au bout de votre projet. Jouissif n’est-ce pas ? Le plan vous permet de savoir où vous en êtes, ce qu’il vous reste encore à faire. Ce qui peut réellement vous motiver, ainsi que vous aider à faire un calendrier de travail, un élément essentiel pour les plus occupés.

   * Ça permet de mettre ses idées en ordre.

Comme écrit dans un précédent article, avoir des tonnes d’idées, peut-être aussi dangereux que n’en avoir aucune. Parfois les choses s’emmêlent, on a tellement de choses à dire, de personnages en tête et de scènes à décrire qu’on ne sait plus où on va.

   * Ça aide à suivre une chronologie.

Certains romans ont lieu à des périodes marquantes de l’histoire réelle (guerre, évènement historique ou climatique…). Mon roman Les Filles de la Table 4 ½ se déroule entièrement pendant l’année 2011, qui est celle du fameux Printemps Arabe. Mon objectif était, en filigrane des histoires de mes personnages principaux, d’évoquer les évènements de cette période. Avec un plan, j’ai pu faire coïncider le récit de mes héroïnes avec ces évènements.

Planifier un roman peut sembler difficile, mais sa difficulté ne sera fonction que de la connaissance que vous aurez de votre histoire. Un plan de roman n’est que le reflet de ce que vous avez décidé d’écrire.

Tout part de votre idée principale. De quoi allez-vous parler dans votre roman ? Qui est votre personnage principal ? Qui sont vos personnages secondaires ? Que recherche votre héros/héroïne ? Dans quel état d’esprit commence-t-il/elle l’aventure et dans quel état d’esprit la finit-il/elle ?

Quelques conseils pour faciliter votre plan.

1. Noter.

Les idées, les images qui vous traversent l’esprit et que vous avez envie d’insérer dans votre roman. Ne cherchez pas, du moins dans un premier temps, à les inscrire selon un certain ordre ; contentez-vous de les noter. Cela vous évitera de les oublier.

2. Raconter.

Quand on a lu un bon livre ou vu un bon film, on n’a aucun mal à le raconter à d’autres. Essayez de faire de même avec votre roman. De quoi parle-t-il ? Si vous ne pouvez pas répondre aux questions les plus simples, très souvent c’est le signe que vous êtes un peu perdu dans votre propre histoire. Vous pouvez raconter votre roman à quelqu’un de confiance qui vous donnera un avis sincère, ou vous le raconter à vous-même en restant attentif aux incohérences ou aux trous. Vous vous ferez ainsi une meilleure idée du cheminement de votre histoire dans votre esprit.

3. Partir de son idée principale.

On en revient une fois de plus à la question posée plus haut : de quoi parle votre roman ? Est-ce une histoire de guerre ? D’amitié ? D’amour ? Le récit de la vie d’une veuve dans les années 60 en Irak ? Vous seul le savez. Mais c’est à partir de cette idée principale que vous pourrez travailler l’ossature de votre histoire. Revenez à vos notes, à tous ces petits détails, certains un peu ridicules et d’autres déterminants, que vous voulez voir apparaître dans votre récit. Et organisez-les. Lesquels voyez-vous arriver au début de votre roman, lesquels à la fin. Inspirez-vous de cette histoire que vous avez racontée à un ami ou à vous-même ; et mélanger tout ça à votre sauce. Vous pouvez aussi vous inspirer de l’état d’esprit de vos personnages.

4. Partir de son personnage principal.

Si votre roman est essentiellement l’histoire d’un personnage, comme dans des œuvres telles que Jane Eyre, faire un plan sur celui-ci revient à faire le plan de votre roman. C’est ce qui arrive souvent avec les romans à focalisation interne, dans lesquels le narrateur est aussi un personnage. Comme c’est à travers ses yeux, ses actions et ses émotions que les lecteurs découvrent l’univers du roman, baser le plan sur ce qui lui arrive peut s’avérer être une bonne idée. Vous pouvez aussi faire un plan pour plusieurs de vos personnages, dans le cas où vous écririez une grande saga ou auriez plusieurs personnages d’égale importance.

5. Ne pas être trop rigide.

Le plan sert de feuille de route. Comme je l’ai dit, c’est une carte au trésor. Mais en chemin, vous pouvez tomber sur des lieux aussi merveilleux qu’imprévus, qu’il ne faut surtout pas négliger. Moins métaphoriquement, laissez les idées venir à vous. Ne rejetez pas automatiquement celles qui remettent votre plan en question. Il m’est arrivé de revoir plus d’une dizaine de fois un plan, parce qu’au fil de mon écriture, j’apprenais de nouvelles choses sur mes personnages, des choses étonnantes que je ne pouvais, en aucun cas, laisser de côté.

   J’ai presque envie de dire que si jamais l’écriture de votre roman se déroule exactement comme vous l’avez planifié, c’est que vous avez dû manquer quelque chose en chemin.

Maintenant, si vous voulez entrer plus en détail dans l’élaboration d’un plan, je vous invite à découvrir mon article sur le schéma narratif.

Bonne chance à tous !

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