Se lancer

Le premier pas est toujours le plus difficile. On le répète souvent, à qui veut bien l’entendre, à quel point le premier pas est le plus compliqué.

Par exemple, cela m’a demandé un certain courage avant d’oser ouvrir ce blog, et plus récemment, cet onglet. Mais je me suis lancée.

Pour en revenir à l’écriture, le premier pas c’est la première phrase, qui mènera à toutes les autres. Celle-ci peut être absolument terrifiante. On parle souvent du stress de la page blanche, mais cette page blanche a aussi quelque chose de réconfortant.

Une partie de l’auteur que nous sommes se dit souvent que si la page est vierge de tout mot, elle l’est aussi de toute erreur. Une page blanche n’est pas qu’une absence de mots, elle est aussi pour beaucoup le lieu de toutes les possibilités.

Alors, bien que stressant, on continue de conserver cette page blanche, immaculée, car totalement apeuré à l’idée de commettre une erreur. On refuse de se lancer de peur d’échouer.

Mais laissez-moi vous dire ceci : le parfait début de roman n’existe pas. Il n’y a que des débuts.

Se lancer, oser, c’est la seule chose qui compte.

L’inconnu est effrayant, qu’il ait l’apparence d’une page blanche ou d’autre chose, mais c’est aussi ainsi qu’il nous fait grandir.

L’écriture est une activité paradoxale, intime dans sa pratique puis publique dans sa diffusion. On a peur d’être jugé pour les mots, les idées, les pensées qu’on a couché sur le papier. C’est normal… et humain. Derrière un clavier, tant de personnes font ressortir le pire qu’ils ont d’eux. C’est pour ça qu’il faut se rappeler pourquoi on écrit.

   Oui, on veut être lu. On veut vendre des millions d’exemplaires (je n’y suis pas encore, mais je ne désespère pas) ; mais avant tout, on a une histoire à raconter.

C’est un devoir et un privilège.

Souvenez-vous de cette œuvre qui vous a remué. Vous a-t-elle donné du courage enfant ? Inspiré à l’adolescence ? Réconforté à l’âge adulte ? Ce n’était pas forcément le roman le plus vendu, ou la bande dessinée la plus célèbre du monde ; mais cette œuvre vous a parlé. Elle vous a touché en plein cœur.

Dites-vous que cet auteur était quelqu’un comme vous, plein de doutes et d’interrogations.

Alors lancez-vous. Oubliez les nombres de ventes et les critiques, et racontez l’histoire qui vous habite.

Au pire, vous en ressortirez fier.e et heureux.se d’avoir achevé un travail entamé.

Et ce n’est déjà pas rien.

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